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Émile Zola,Nona Shepphard

Thérèse Raquin

  • memento2011has quoted10 years ago
    il s’imagina, à force d’être comparé à Camille, de se servir des objets dont Camille s’était servi, qu’il était Camille, qu’il s’identifiait avec sa victime. Son cerveau éclatait, et alors il se ruait sur sa femme pour la faire taire, pour ne plus entendre les paroles qui le poussaient au délire. Toutes leurs querelles se terminaient par des coups.
  • memento2011has quoted10 years ago
    vint une heure où Mme Raquin, pour échapper aux souffrances qu’elle endurait, eut la pensée de se laisser mourir de faim.
  • memento2011has quoted10 years ago
    Elle pria seulement le ciel de lui donner assez de vie pour assister au dénouement violent qu’elle prévoyait ; son dernier désir était de repaître ses regards du spectacle des souffrances suprêmes qui briseraient Thérèse et Laurent.
  • memento2011has quoted10 years ago
    Il fallait absolument que l’un d’eux disparût pour que l’autre goûtât quelque repos. Cette réflexion leur vint en même temps ; tous deux sentirent la nécessité pressante d’une séparation, tous deux voulurent une séparation éternelle. Le meurtre, qui se présenta à leur pensée, leur sembla naturel, fatal, forcément amené par le meurtre de Camille. Ils ne le discutèrent même pas, ils en acceptèrent le projet comme le seul moyen de salut. Laurent décida qu’il tuerait Thérèse, parce que Thérèse le gênait, qu’elle pouvait le perdre d’un mot et qu’elle lui causait des souffrances insupportables ; Thérèse décida qu’elle tuerait Laurent, pour les mêmes raisons.
  • memento2011has quoted10 years ago
    Lorsque l’avenir est sans espoir, le présent prend une amertume ignoble.
  • memento2011has quoted10 years ago
    ’étais grave, écrasée, abrutie. Je n’espérais plus en rien, je songeais à me jeter un jour dans la Seine…
  • memento2011has quoted10 years ago
    Ils n’échangèrent pas une seule parole. L’acte fut silencieux et brutal.
  • memento2011has quoted10 years ago
    La lecture lui ouvrit des horizons romanesques qu’elle ignorait encore ; elle n’avait aimé qu’avec son sang et ses nerfs, elle se mit à aimer avec sa tête.
  • memento2011has quoted10 years ago
    La nuit, seule dans son lit, elle se trouvait heureuse ; elle ne sentait plus à son côté la face maigre, le corps chétif de Camille qui exaspérait sa chair et la jetait dans des désirs inassouvis. Elle se croyait petite fille, vierge sous les rideaux blancs, paisible au milieu du silence et de l’ombre.
  • memento2011has quoted10 years ago
    Qu’on lise le roman avec soin, on verra que chaque chapitre est l’étude d’un cas curieux de physiologie. En un mot, je n’ai eu qu’un désir : étant donné un homme puissant et une femme inassouvie, chercher en eux la bête, ne voir même que la bête, les jeter dans un drame violent, et noter scrupuleusement les sensations et les actes de ces êtres. J’ai simplement fait sur deux corps vivants le travail analytique que les chirurgiens font sur des cadavres.
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