Il y a bien longtemps, le village d'Hamelin fut envahi par des rats aussi tenaces qu'agressifs. Les terres devinrent noires et grouillantes. Pas un grain de blé n'avait échappé au fléau. On avait pourtant tout essayé: les chats, le poison, les pièges. Rien n'y faisait.
Alors que les habitants mourraient de faim, un étrange personnage se présenta devant le bourgmestre de la ville. Il portait un chapeau pointu, un pourpoint rouge, et affirmait pouvoir délivrer Hamelin des rats à l'aide d'une flute en bronze.
Le conte «Le Preneur de Rats» raconte l'histoire d'un magicien capable de prodiges, à condition d'être justement rémunéré.
Prosper Mérimée (1803–1870) né à Paris dans une famille bourgeoise et cultivée, fait des études de droit, mais apprend aussi le piano, la philosophie et les langues. Il travaille dans les bureaux ministériels, puis en tant qu’inspecteur général des monuments historiques. Il se livre ensuite à la littérature. Il fréquente les salons littéraires où il rencontre des personnalités telles que Victor Hugo, Alfred de Musset ou Stendhal. Ses textes sont d’inspiration romantiques. Il publie une suite de nouvelles en 1830, très largement appréciées pour la qualité de son travail, ainsi que «Mateo Falcone» ou encore «Tamango». Ses œuvres prennent ensuite une teinte fantastique et historique («La Vénus d'Ille»), influencées par ses voyages et son métier. Sur cette même teinte, «Colomba» et «Carmen» (1840/1845) sont un véritable succès, ensuite popularisée par l'opéra de Georges Bizet.