Un jour d'automne, les parents de Fortunato partent dans le maquis de Porto-Vecchio, en Corse, visiter un de leurs troupeaux. Fortunato, lui, garde la maison familiale. Mais à peine a-t-il le temps de profiter de sa solitude qu'il entend des coups de feu au loin. Un certain Gianetto, blessé à la cuisse, le supplie de le cacher en échange d'or. Et peu après, six hommes armés font irruption, et lui demande de leur indiquer la cachette de Gianetto en échange d'une belle montre. Fortunato doit choisir. Et bientôt, son père—Mateo Falcone—sera de retour…
Dans cette nouvelle, Prosper Mérimée décrit une Corse qu'il n'a vu qu'en livre ; et dans un univers sombre, il pousse à son comble l'honneur et la honte.
Prosper Mérimée (1803–1870) né à Paris dans une famille bourgeoise et cultivée, fait des études de droit, mais apprend aussi le piano, la philosophie et les langues. Il travaille dans les bureaux ministériels, puis en tant qu’inspecteur général des monuments historiques. Il se livre ensuite à la littérature. Il fréquente les salons littéraires où il rencontre des personnalités telles que Victor Hugo, Alfred de Musset ou Stendhal. Ses textes sont d’inspiration romantiques. Il publie une suite de nouvelles en 1830, très largement appréciées pour la qualité de son travail, ainsi que «Mateo Falcone» ou encore «Tamango». Ses œuvres prennent ensuite une teinte fantastique et historique («La Vénus d'Ille»), influencé par ses voyages et son métier. Sur cette même teinte, «Colomba» et «Carmen» (1840/1845) sont un véritable succès, ensuite popularisée par l'opéra de Georges Bizet.