En 1862, Sébastien est envoyé par son père, quincaillier, au collège de jésuites de Vannes. S'il est désespéré d'abandonner son monde familier et son amie Marguerite, il est aussi soulagé d'en quitter la médiocrité. Mais tout de suite il se sent rejeté par ses camarades, tous riches et nobles. Il finit cependant par s'habituer aux brimades et, après l'échec d'une amitié avec un jeune aristocrate, se lie avec Bolorec, élève renfermé et révolté. Deux années se sont écoulées. Le jeune père de Kern s'intéresse à l'éducation de Sébastien. Mais son dévouement cache de noirs desseins : une nuit, il le viole…
Dans ce roman d'inspiration autobiographique, Mirbeau s'attaque aux jésuites, à l'armée et, au-delà, à tout ce qui provoque une soumission de l'esprit au dogme et à l'arbitraire. Cette dénonciation n'est pas vraiment sous-tendue par une analyse idéologique, mais plutôt par l'affectivité. Elle se situe plus au niveau «des tripes», c'est une révolte primaire devant le viol, viol de l'esprit qui se terminera par un viol physique.