Aussi cruels que les contes de Perrault, aussi édifiant que les histoires d'Andersen ; entre ballades illyriques avec pour paysages la Dalmatie, la Croatie et la Bosnie Herzégovine, et intrigues aux détails violents et crus, La Guzla est une incroyable collection de poèmes.
Narrées par un joueur de gusle, ces récits folkloriques font voyager tour à tour dans le monde des vampires, de la vengeance et du mauvais œil. Mérimée dévoile un univers des plus sombres où le surnaturel domine.
Écrit en seulement quinze jours à l'aide de quelques livres illyriens, et publié sous l'anonymat, le recueil connut un succès retentissant et fut traduit en Russe par Pouchkine.
Prosper Mérimée (1803–1870) né à Paris dans une famille bourgeoise et cultivée, fait des études de droit, mais apprend aussi le piano, la philosophie et les langues. Il travaille dans les bureaux ministériels, puis en tant qu’inspecteur général des monuments historiques. Il se livre ensuite à la littérature. Il fréquente les salons littéraires où il rencontre des personnalités telles que Victor Hugo, Alfred de Musset ou Stendhal. Ses textes sont d’inspiration romantiques. Il publie une suite de nouvelles en 1830, très largement appréciées pour la qualité de son travail, ainsi que « Mateo Falcone » ou encore « Tamango ». Ses œuvres prennent ensuite une teinte fantastique et historique (« La Vénus d'Ille »), influencé par ses voyages et son métier. Sur cette même teinte, « Colomba » et « Carmen » (1840/1845) sont un véritable succès, ensuite popularisée par l'opéra de Georges Bizet.