Il y avait autrefois un jeune seigneur qui aimait le jeu tant et si bien qu'il perdit un jour tout ce qu'il possédait et fut forcé de se retirer dans sa dernière demeure, un petit manoir dans les collines de Cava.
Trois ans s'étaient écoulés depuis qu'il vivait dans la solitude. La journée il chassait, le soir il jouait aux cartes avec le métayer.
Un jour, en revenant d'une chasse, Frederigo fit une incroyable rencontre : Jésus-Christ suivi de ses apôtres vint frapper à la porte de son manoir.
«Federigo» est un conte qui allie mythologie grecque et religion catholique. Il raconte l'histoire de Frederigo, un joueur de carte capable de berner la mort.
Prosper Mérimée (1803–1870) né à Paris dans une famille bourgeoise et cultivée, fait des études de droit, mais apprend aussi le piano, la philosophie et les langues. Il travaille dans les bureaux ministériels, puis en tant qu’inspecteur général des monuments historiques. Il se livre ensuite à la littérature. Il fréquente les salons littéraires où il rencontre des personnalités telles que Victor Hugo, Alfred de Musset ou Stendhal. Ses textes sont d’inspiration romantiques. Il publie une suite de nouvelles en 1830, très largement appréciées pour la qualité de son travail, ainsi que «Mateo Falcone» ou encore «Tamango». Ses œuvres prennent ensuite une teinte fantastique et historique («La Vénus d'Ille»), influencées par ses voyages et son métier. Sur cette même teinte, «Colomba» et «Carmen» (1840/1845) sont un véritable succès, ensuite popularisée par l'opéra de Georges Bizet.