Christine Angot est née à Châteauroux le 7 février 1959. Ses parents sont issus de deux milieux différents. Tandis que Rachel Schwartz est employée à la sécurité sociale, Pierre Angot est un traducteur et un intellectuel issu de la bourgeoisie parisienne. Durant son enfance, elle dit avoir eu une relation très fusionnelle avec sa mère. Cet amour fille-mère a certainement été renforcé par l’absence de son père qui a quitté le foyer familial avant même que sa fille ne soit née. Son père ne lui manque pas et elle dit avoir eu une enfance épanouie : Châteauroux était son « Jardin d’Eden » selon ses mots. C’est seulement à l’âge de quatorze ans qu’elle rencontre pour la première fois son père à la suite de la nouvelle loi sur la filiation qui permet aux enfants naturels nés à posteriori d’être reconnus. Elle adopte le patronyme de son père : Christine Schwartz devient Christine Angot. Tout d’un coup, ce nouvel homme inconnu mais qui reste son père débarque dans sa vie. Brillant, cultivé, intelligent : Christine Angot est fascinée par son père qu’elle vient de rencontrer. De heureuses retrouvailles courtes puisque le père se comporte dangereusement avec sa propre fille entre ses treize et seize ans, lorsque celui-ci lui impose une relation incestueuse, comme elle le décrira plus tard dans son œuvre la plus connue : l’Inceste.
Après avoir effectué sa formation de droit international public, Christine Angot décide de se consacrer pleinement à sa carrière d’écrivain. Sans la littérature, vivre ne l’intéresse pas. La jeune Angot fait tout ce qu’elle peut pour être publiée, mais il lui faudra patienter six années durant lesquelles ses manuscrits sont refusés avant qu’un éditeur ne lui donne finalement sa chance : Vu du ciel, son premier livre, sort en 1990 chez Gallimard. Son premier roman à succès, l’Inceste, propulse la carrière de l’autrice. Elle y révèle sans tabou les abjections liées à l’inceste qu’elle subit à partir de son adolescence. Si Christine Angot s’inspire de sa vie, elle tient à ce que ses œuvres ne soient pas classées en « autofiction ». Elle mélange le réel et la fiction pour parler d’elle, de son histoire, au risque de se retrouver confronter à la justice.